Par une analyse minutieuse du texte de Platon, Fulcran Teisserenc s’efforce de dégager la cohérence et la liberté du par-cours suivi par le philosophe grec. Cette enquête sur le sophiste, qui met en œuvre pour la première fois de manière continue et patiente une méthode de division du genre en ses espèces, se heurte à la mise en cause de l’existence même de l’image et du discours faux. Pour relever ce défi, la conversation entre l’Étranger et Théétète s’engage dans un vaste excursus ontologique : après avoir recensé les diverses théories de l’être disponibles et constaté leur échec, la question est reprise à nouveaux frais et les interlocuteurs proposent une analyse des grands genres et de leurs combinaisons capable d’éclairer les entrelacements parallèles du discours. La mise en place parmi les genres qui existent du non-être lui-même permet de restituer à la négation sa pertinence sémantique et de justifier la parenté du sophiste et du simulacre, qui tous deux l’oblitèrent.
Chacune des étapes de cette argumentation sinueuse est discutée et mise en perspective, avec les éléments historiques et philologiques indispensables à sa compréhension.
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