« Voilà la genèse d’Un tueur en héritage : des magnats pourris qui chassent un pauvre type qui ne se laisse pas faire. Il a suffi du décor sinistre d’une ville fantôme du Nevada pour que l’étincelle jaillisse. J’y ai vu un homme pris d’assaut par des forces invincibles. Le reste s’est mis en place naturellement. » Tels sont les mots de Gilles Delmotte à propos de son roman.
La lecture d’Un tueur en héritage de Gilles Delmotte ne peut laisser indifférent. L’histoire s’inscrit dans une actualité brûlante, avec pour tueur à gage un jeune retraité des Navy Seals dont les dernières missions avaient pour théâtre l’Irak et l’Afghanistan, pour commanditaire l’actionnaire principal d’une firme,, La Firme, fournissant armes et troupes entraînées aux quatre coins du monde, travaillant notamment on l’imagine bien de concert avec l’armée et le renseignement américain. La mission d’Edgar est de protéger une jeune orpheline cachée dans une pension pour jeunes filles de bonnes familles, moyennant une coquette somme. Ce qu’il va découvrir, c’est que le terrain est miné, puisqu’il se retrouve avec les trois autres coactionnaires aux trousses, une jeune fille très mal élevée et très peu coopérative et, en prime, de nombreuses déconvenues que je vous laisse le soin de découvrir. Quoiqu’il en soit, il décide de remplir sa mission, et de ne pas planter là celle qu’il déteste dès le premier regard : Lara, l’orpheline gâtée et insupportable. S’ensuit un frénétique road movie qu’on ne lâche pas d’une page.
Si on reste si captivé, c’est bien sûr parce qu’on veut savoir si Edgar et Lara vont échapper à leurs poursuivants, et, accessoirement, comprendre pourquoi cette mission échoie à Edgar en particulier. Mais ce qui est amusant, c’est qu’aucune réponse à ces questions n’est fournie. Et finalement, cela importe peu, ou presque. Le plaisir de lire est ailleurs : il réside dans trois éléments qui donnent le relief de cette histoire rocambolesque : l’espace ou plutôt les immenses espaces de l’Ouest américain ; les personnages toujours surprenants et infiniment drôles ; et les dialogues percutants et âpres, qui font eux aussi beaucoup rire.
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