Le paradoxe de la censure sur les réseaux sociaux à l’ère de la liberté d’expression · ONDULATIONS@88.30 ANS

Ondulations@88.30ans

Par Vlada

Une chronique à retrouver dans l’émission d’Ecoute ta Fac spécial Ondulations@88.30 ans du jeudi 30 mai 2024 :

Les réseaux sociaux ont gagné en popularité non seulement grâce à leur capacité à connecter les gens du monde entier instantanément, mais aussi grâce à leur capacité de répondre à plusieurs besoins fondamentaux des individus : la connexion sociale, le sentiment d’appartenance à une communauté, la recherche de soutien et d’approbation et bien sûr l’expression de soi. Mais comment les réseaux sociaux sont devenus si populaires ?

Twitter-X est devenu un espace où l’information est diffusée en temps réel, favorisant le partage rapide d’idées et d’opinions. Instagram, avec son orientation visuelle, a permis aux individus de s’exprimer à travers des images, créant ainsi une plateforme pour la créativité et l’esthétique personnelle. Avec ses likes, commentaires et stories, il favorise l’interaction et renforce les liens entre les utilisateurs. Quant à Tik Tok, sa nature ludique et ses courtes vidéos ont captivé un large public, son algorithme intelligent présente aux utilisateurs un flux de contenu personnalisé, les gardant accrochés à leur écran.

Il est vrai que la liberté d’expression sur les réseaux sociaux permet à chacun de partager ses pensées et émotions. Les utilisateurs publient divers contenus pour exprimer leur identité et leurs opinions, ce qui peut entraîner des débats et des réactions. De plus, les réseaux sociaux permet de sensibiliser le public à des questions importantes et de mobiliser des actions collectives. 

Néanmoins, malgré la présence de toutes ces conditions favorables sur les réseaux sociaux, ce système comporte également des restrictions et le contrôle en différentes formes. Les algorithmes de recommandation et les bulles de filtrage sont des outils utilisés par les plateformes pour personnaliser le contenu, ce qui peut créer des écosystèmes où les opinions divergentes sont moins visibles, renforçant ainsi les préjugés et les bulles d’opinion.

Paradoxalement, Twitter-X, qui est connu pour sa relative tolérance envers la liberté d’expression, est critiqué pour sa modération, qui peut être à la fois trop permissive et trop sévère, surtout en ce qui concerne les opinions politiques. Instagram, qui appartient à Facebook, a des règles strictes et utilise à la fois des algorithmes et des modérateurs humains pour surveiller et supprimer le contenu inapproprié. TikTok a également des politiques de modération strictes et parfois excessive, entraînant la suppression de contenu légitime ou la restriction de la portée des créateurs.

D’un côté, de telles restrictions sont des mesures de sécurité nécessaires à la société d’aujourd’hui. En effet, la possibilité d’exprimer ses pensées peut être à l’origine de menaces, de haine, de provocations ou de fausses informations. Et d’autre côté, les restrictions peuvent créer un climat de peur où conduire à l’autocensure et à une diminution de la diversité des opinions, ce qui nuit à la démocratie et à l’échange d’idées. Il faut reconnaître que la liberté d’expression est un phénomène complexe, parfois avec des conséquences incontrôlées. C’est pourquoi je pense que la censure et la liberté de parole sont interconnectes et ne peuvent pas exister l’une sans l’autre à l’ère numérique. La tâche consiste simplement à trouver un équilibre sain.