Par Marion Forgeon
Qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Retrouvez la chronique abordant le thème important et moderne de l’écriture inclusive qui a été abordée lors de l’émission littéraire du 08/03/2024 au cours de la semaine Aphrodite.s, la semaine des droits des femmes et des minorités de genres.
Une chronique à écouter dans l’émission :
Transcription de la chronique:
Qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Depuis quelques années, on entend parler d’écriture inclusive mais qu’est-ce que c’est ? Parfois appelée langage “neutre”, l’écriture inclusive est un ensemble de règles de rédaction qui vise à réduire les inégalités de langage entre les genres féminins et masculins. Dans la grammaire française, le masculin l’emporte très souvent et de nombreux termes ne possèdent pas d’équivalent féminin. C’est une méthode rendant les textes plus égalitaires. Il n’y a pas d’obligation par rapport à l’utilisation de l’écriture inclusive. Chaque personne est libre d’utiliser le langage de son choix. A travers l’écriture inclusive, il est possible de féminiser les mots en ajoutant, entre des points, une terminaison au féminin. par exemple, dans le mot “adhérent.e.s”. Elle prend également en compte les formules qui associent masculin et féminin: “la candidate ou le candidat”. Mais également les mots épicènes qui sont des termes non marqués au niveau du sexe tel que le mot “scientifique”.
L’objectif de cette écriture inclusive est de mettre sur un même pied d’égalité le sexe masculin et féminin, en faisant en sorte que le masculin ne l’emporte pas sur le féminin afin d’éviter les formulations qui peuvent conduire à des actes discriminatoire volontaires ou involontaires. L’écriture inclusive est un outil de neutralité visant à combattre les stéréotypes sexistes. Cet outil permet à tout le monde de s’identifier peu importe son genre. L’écriture inclusive est régie par un ensemble de “conventions” permettant de mener à bien une communication sans stéréotype de genre, à travers le choix des mots, de la grammaire ou encore de la syntaxe. L’écriture inclusive est une solution pour répondre aux enjeux de féminisation des salariés, mais ce n’est pas tout. Son utilisation renvoie par ailleurs une image forte en matière d’égalité femmes-hommes dans l’entreprise et met en avant une prise de position sur ce sujet central. Un atout notamment pour attirer les talents sensibles aux questions d’engagement sociétal.
La question que nous allons nous poser maintenant c’est, Comment la langue en est-elle venue à être masculinisée ?
Il faut savoir qu’en 1539, François 1er édicte un texte qui fait du français la langue des documents administratifs au lieu du latin dans le royaume de France. Une des particularités de la jeune langue, c’est qu’elle a seulement deux genres grammaticaux: en devenant français, le latin a perdu le genre neutre. jusqu’au 17ème siècle, la féminisation des professions était logique pour les personnes de l’époque. Les termes “poétesse”, “professeuses”, “philosophesses”, “peintresses” ou encore “autrices” avaient leur place dans la langue française. C’est à partir du 17ème siècle que la masculinisation du langage apparaît. Les hommes, dans leur volonté de limiter l’accès des métiers aux femmes, ont décidé que le genre masculin était plus noble que le genre féminin. Dès lors, est apparue des modifications de règles grammaticales. Ces modifications étaient séxistes et visaient à marquer les rapports de force entre les sexes. C’est ainsi qu’est née la domination du genre masculin lorsque le féminin et le masculin se trouvent ensemble. “des auteurs” au lieu de dire “un auteur et une autrice”.
Suite à ces modifications, l’académie française supprima certains noms féminins de profession du dictionnaire tels que “mairesse” ou “officière”, signifiant ainsi aux femmes que ses métiers étaient seulement destinés aux hommes. L’écriture inclusive ne vise donc pas à féminiser la langue mais plutôt à lui rendre son aspect d’origine en la démasculinisant.
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