par Anaïs Petrein
Une chronique à écouter dans l’émission :
Transcription chronique :
Pour commencer j’aimerais citer le journal Le Monde qui a dit “Debout, les élus de gauche applaudissent. La droite se fait discrète. Le Sénat vient d’adopter le projet de loi qui vise à inscrire à l’article 34 de la Constitution que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse”. J’aime énormément cette description de la situation qui fait très plaisir à entendre.
En effet, ce mercredi 28 février, le sénat se proclame enfin sur une décision tant attendue, la rentrée du droit à l’avortement dans la constitution. On parle alors de la continuité de la loi Veil, qui autorise et surtout dépénalise l’IVG en France depuis le 17 janvier 1975. De quoi s’agit t-il ? Pourquoi est-ce contesté ? C’est ce dont nous allons parler.
Pour rappel, l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse, est un droit en France qui consiste comme son nom l’indique à pouvoir mettre un terme à une grossesse volontairement, à l’aide d’un accompagnement médical. Évidemment il y a des conditions bien définies par la loi Veil. Parmi elles, l’IVG doit être pratiquée avant la fin de la quatorzième semaine de grossesse, soit seize semaines après le 1er jour des dernières règles. En revanche il n’y a pas de condition de l’age, nous pouvons le faire mineure, majeure, n’importe quand dans notre vie. Je pense qu’il est important de faire un rappel pour toute personne qui pourrait être concerné aujourd’hui ou dans le futur. Vous avez le droit de connaitre vos libertés parce que oui, comme je vais l’expliquer après, cette loi rentre d’avantage sous un angle de liberté que de droit et ça a son importance.
Revenons-en à nos moutons, l’IVG se fait généralement par voix médicamenteuse ou chirurgicale. Jusqu’à la 9e semaine aménorrhée (donc absence de menstruation) la femme a la possibilité de prendre un médicament qui déclenchera les contractions et expulsera le fœtus. Après cette période, la personne enceinte à la possibilité de choisir la voie chirurgicale. On parle alors d’une intervention sous anesthésie local, souvent non douloureuse ou allant jusqu’à des douleurs ressemblant fortement aux douleur ressenti lors des règles.
Évidemment, quand je dis “souvent non douloureuse” je fais ici une généralité qui ne doit pas être prise pour totalité, chaque personne est différente. De plus, il ne faut pas oublier que de nombreux pays en développement refusent de légaliser l’avortement ce qui pousse les femmes à le faire de manière clandestine, dans des conditions insalubres et extrêmement dangereuses. Dans ces cas-là, la partie de “non douloureuse” est infime.
La rentrée dans la constitution :
Pourquoi est-ce tant important ? L’IVG permet à de nombreuses femmes de choisir ce qu’elles veulent faire de leur corps et de leur vie, ainsi que de ne pas faire naître un enfant, qui serait sinon, par la suite, maltraité et qui se sentirait toute sa vie non désiré.
Cette loi permet aux victimes de viol, aux victimes d’accident de contraception ou simplement en cas de précarité financière de mettre un terme à un événement non voulu.
Et donc, mercredi 28 février dernier, ce droit, ou plutôt cette liberté, entre enfin dans la constitution, après trois heures et demi de débat. D’un coté, la gauche et certains centriste qui proclamaient un beau et grand “pour” l’entrée de cette loi dans la constitution et de l’autre, la droite et l’autre moitié des centristes qui se montrait davantage réticente à cette prise de décision. Lors de ce débat, qui a évidemment mis en évidence beaucoup de polémiques de ces dernières années, dans le but de parler de tous les aspects que pourraient apporter cette loi, nous avons pu retrouver un débat sur une des émissions de la chaîne C-News. Je ne sais pas si vous avez vu passer l’info, mais dimanche 25 février, la chaîne d’information a dressé une liste des principales causes de mortalité dans le monde. Elle a placé l’avortement en tête, comme première cause de mortalité dans le monde. Évidemment, ça n’a pas plu et à raison puisqu’on le rappelle, si l’avortement est aujourd’hui un droit tant défendu par les féministes, c’est parce que le développement du fœtus n’est pas encore assez abouti pour parler d’homicide. Donc l’avortement ne peut pas être considéré comme une cause de mortalité.
Est ce vraiment une sécurité extrême ?
En revanche, je pense qu’il est important d’éduquer nos auditeurs et auditrices sur l’importance de ce qu’on entend sur les réseaux sociaux. Depuis ce fameux 28 février, j’entends beaucoup de personnes dire que le droit à l’avortement est entré dans la constitution. Or, selon certains médias, on parle d’avantage ici de liberté. Quelle est la différence ? Pour résumer, la pratique de l’avortement restera non condamnable. En revanche, aucun médecin ne sera dans l’obligation de le pratiquer. Rien non plus ne garantit la sécurité totale de celles choisissant d’interrompre leur grossesse.
De plus et pour finir, j’aimerais rajouter ce que les réseaux sociaux, qui sont aujourd’hui une source d’information principale chez les jeunes, ne vous diront jamais tout ce que vous avez besoin de savoir. Par exemple, que non, cette décision n’est pas définitive, elle est d’abord passée par l’Assemblée nationale, la semaine dernière par le Sénat et pour finir c’est son adoption cette semaine qui marquera la fin de ce voyage vers l’avancée des droits des femmes.
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