Anaïs, Sémilia et Arthur vous donnent rendez-vous pour une émission spéciale cinéma Moteurs… Action(ne) ! L’image des femmes dans le cinéma dans le cadre d’Aphrodite·s, les journées des droits et de l’égalité des sexes et des genres de Radio Campus Orléans
Anaïs rencontre autour du micro Isabelle Heurtaux directrice de l’ESCAT (Ecole Supérieure de Cinéma et d’Audiovisuel de Tours). Ensemble elles discutent de son parcours et de la sous-représentation des femmes dans ce milieu.
Hermione, Wonder Woman, Harley Quinn, La princesse Leïa : qu’ont-elles en commun ? Quelle représentation des personnages féminins à travers le cinéma ? L’image qu’elles renvoient, la façon dont elles sont traitées et les inégalités auxquelles elles sont confrontées. On évoquera également les dessins animés Disney les plus connus, notamment l’image donnée par les princesses, les stéréotypes que certaines représentent et au contraire le cassage de code que d’autres princesses illustrent. Une émission qui se termine avec un blind test qui ravira petit·es et grand·es.
Présenté par Anaïs Petrein, Sémilia Ducloux et Arthur Dekyndt
L’évolution des personnages féminins dans le cinéma : transcription de la chronique :
Les films live des années 1950-1960 avaient pour la grande majorité une image de la femme très sexualisé.
La preuve de ça c’est la fameuse « Femme Fatale » mais qui reste en détresse, ce qui est paradoxal. Les femmes étaient alors plus des objets au service du héro musclé, qui tabasse tous les méchants, tout en étant une femme séductrice qui contrôle l’homme, en opposition à cette première image.
Cependant, l’image de la femme fatale a rapidement évolué pour arriver à une image d’une femme forte, autonome. Les meilleurs représentations de ce cas-là sont sans aucun doute la princesse Leïa dans Star Wars ou Hermione d’Harry Potter. Une première victoire quand on voit cette image qui perdure aujourd’hui.
Aujourd’hui, ce modèle à atteint un niveau jamais atteint : on a des films où les personnages féminins sont au cœur de l’intrigue avec des représentations fortes. On voit notamment ça avec les super-héroïnes qui prennent de plus en plus de place dans un milieu très masculin jusque-là. Parmi elles, Wonder Woman, Captain Marvel, Harley Quinn, et bien d’autres.
Même dans d’autres licences, on observe que les mœurs ont changés : par exemple dans les Ghostbuster où a eu le droit il y a quelques années à un remake 100 % féminin, ou encore dans Star Wars avec une postlogie qui a un personnage féminin comme protagoniste. Des personnages donc fortes qui sont mises au premier plan.
Et ce n’est que les films « populaires » dont je viens de parler.
Il y a de nombreuses questions qui viennent alors : peut-on se satisfaire de ce mode de représentation ? Ou alors, est-ce qu’il y a encore des évolutions possible ?
Arthur Dekyndt
Le devoir des princesses Disney, transcription de la chronique :
On ne peux pas parler de représentation des femmes sans parler de l’image donné par les princesses Disney. Une image qui est remise en question depuis quelques années par les associations féministes.
En effet, les princesses Disney, du moins les premières comme Blanche-Neige, Cendrillon ou la Belle au Bois Dormants ont l’image de la « Belle Princesse en détresse » qui doit juste être belle et sauvé par le Prince Charmant. Une image qui est aujourd’hui hyper contesté on s’en doute.
Cependant, cette représentation des princesses à évolué avec son temps et à partir des années 90 on a pu voir l’arrivé de princesses fortes : parmi elles Mulan, Pocahontas, Belle et Ariel de la Petite Sirène d’abord, puis plus tard dans les années 2010 Vaiana, Raiponse, Mérida ou encore les très populaire Anna et Elsa de la Reine des Neiges.
Finalement, depuis quelques petites années, on observe un fait en lien avec l’évolution de la société de manière générale, le développement de films présentant des femmes fortes et indépendantes. Par exemple, on a eu Raya, Mirabel et Asha en quelques années. Des personnages considérés comme des Princesses Disney tout en ayant pas forcément les « critères » des princesses classiques.
On peux donc se demander : c’est quoi une princesse Disney ? Et est ce que le symbole des princesses Disney doit encore être mis en avant dans un monde où ce modèle est remis en cause ?
Arthur Dekyndt
Face aux prédateurs d’Hollywood, transcription chronique :
Vous en avez sûrement entendu parler avec toutes les affaires qui en parlent. Les agressions sexuels, le chantage et j’en passe.
On sait que beaucoup de personnes, dès qu’elles atteignent des postes haut placés, et donc des rôles où ils sont en position d’influencer les carrières des autres, sont capables du pire.
Le monde du cinéma ne fait pas exception à la règle où les abus sont malheureusement omniprésents à Hollywood.
Alors le cas le plus connu, c’est bien celui de Harvey Weinstein, un puissant producteur de cinéma des années 1980, jusqu’en 2017, qui a été accusé par de nombreuses femmes d’inconduite sexuelle, de harcèlement et même de viols. Ce sont ces accusations qui ont déclenché le mouvement #MeToo sur les réseaux sociaux, mettant en lumière les abus de pouvoir et le harcèlement sexuel dans l’industrie du divertissement et au-delà.
On comprend que Harvey Weinstein s’est adonné à des actions horribles qu’il se permettait de par sa place prépondérante dans l’industrie. Forçant les femmes, et même toutes personnes voulant se faire une place à Hollywood, à se plier à ses règles sous peine qu’il fasse couler leurs carrières. Des actions qui furent révélées en 2017, après près de 30 ans de crimes.
On peux voir l’influence qu’il a eu, puisque parmi ses victimes, on peut compter des actrices aujourd’hui mondialement connues : Angelina Jolie, l’actrice française Léa Seydoux, Eva Green, l’oscarisée Gwyneth Paltrow, la mannequine et actrice Cara Delevingne… et la liste continue malheureusement.
Cette affaire a donc lancé le mouvement #MeToo qui s’est répandu dans le monde entier et même en dehors du milieu du cinéma.
Mais ce n’est pas le seul mouvement qui fut lancé, on a aussi eu « l’effet Weinstein », qui globalement est un peu basé sur le même principe que #MeToo, mais cette fois-ci, concentré sur l’accusation de personnes ayant abusé de leur position à Hollywood pour agresser sexuellement des femmes, là ou le mouvement d’origine est basé purement sur les agressions sexuelles et non sur les personnes problématiques.
Parmi les accusés, on peux noter Kevin Spacey, Sylverster Stallone, Morgan Freeman, ou encore les réalisateurs Bryan Singer et John Lasseter. Mais ce ne sont que des exemples parmi des dizaines d’autres.
On peut aussi parler du cas de Roman Polanski le réalisateur franco-polonais qui fut arrêté et inculpé en mars 1977 à Los Angeles dans une affaire d’abus sexuel sur mineur. La victime Samantha Gailey, une jeune fille alors âgée de 13 ans au moment des faits.
Cette affaire a été mise d’avantage en lumière lors de la cérémonie des César le 20 février 2020 par Adèle Haenel qui a montré son opposition à la victoire de Roman Polanski pour la réalisation de son film J’accuse. Adèle a donc quitté la salle précipitamment en criant notamment « bravo la pédophilie ». Polanski était le grand favori de cette soirée avec 12 nominations, le cinéaste étant toujours poursuivi par les États-Unis depuis 1977 et accusé par 11 femmes de violences sexuelles pour la majorité mineures à l’époque, se réfugiant ainsi dans les pays comme la France et la Suisse car ils ont refusé la procédure d’extradition envers Polanski. Lorsque Polanski a été élu, dans la salle on a pu entendre quelques cris de contestation mais c’est après le départ d’Adèle Haenel qu’une poignée d’invités s’éclipsent également, dont la réalisatrice Céline Sciamma qui était venue défendre son film Le portrait de la jeune fille en feu qui prône des idées féministes.
Plus récemment, on peut parler de la sortie reportée du film CE2 de Jacques Doillon qui devait sortir ce 27 mars, suite aux accusations de Judith Grodeche qui visent le réalisateur.
Cette actrice de 52 ans, devenue une figure du mouvement #Metoo dans le cinéma français, a déposé plainte contre Jacques Doillon et Benoit Jacquot pour des violences sexuelles et physique qui remontraient à son adolescence.
Voilà, tout ça pour dire que ceux aux postes haut placés qui utilisent leur influence pour obtenir des faveurs existent bel et bien, toujours et pas qu’au États-Unis.
Sémilia Ducloux
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