Laurent Larcher aux Médiatiques : « Si je meurs, tant pis, c’est mon devoir de journaliste »

Beaucoup parlent avec leur tête. Rares sont ceux qui s’expriment avec leurs tripes et leur coeur, comme Laurent Larcher a pu le faire ce mercredi 12 février, à l’hôtel Dupanloup d’Orléans. Le journaliste du quotidien La Croix était l’invité du festival des Médiatiques pour raconter les mondes lointains.

Il a évoqué son expérience du terrain et des théâtres de guerre. Le Rwanda, mais aussi l’ex-Yougoslavie, le Cambodge… Autant de rencontres et de déchirures dans une vie passée et présente au service des plus faibles. De ceux qui n’ont pas la possibilité de porter leurs paroles, leurs combats et leurs espoirs.

Un « devoir » que s’est chargé de porter l’ancien professeur d’histoire, au détriment de sa vie personnelle et de ses proches. Souvent à fleur de peau, il a su trouver en sa femme, Francesca, un soutien de tous les instants malgré la solitude.

« Pour ces reporters, la solitude est totale et incomblable, y compris avec l’épouse. Il y a des choses que l’épouse ne peut pas comprendre, même s’il l’écrit. Les mots ne remplacent pas les choses. Il faut beaucoup de ressources intérieures pour l’accepter. Se dire que c’est comme ça et qu’il faut l’accepter ! Nous sommes mariés depuis 23 ans et nous ne nous sommes pas entretués pour autant (rires). Ce qui rend aussi possible cette acceptation, c’est l’immense admiration que j’ai pour le travail de Laurent. Ces hommes qui prennent des risques et qui écrivent… Ce qui me touche, c’est la force du récit. Ça facilite le fait d’avoir à accepter d’être seule, comme les épouses de militaires. »

Francesca Larcher (professeure de philosophie et épouse de Laurent)

Laurent Larcher s’est confié au micro de Radio Campus Orléans à l’issue de cette poignante conférence.

Thomas Derais