Daniel Beghdad, Félix Caumont, Quentin Benoist, 10/06/2024.
Nous avons parfois du mal à nous rendre compte de l’époque dans laquelle nous vivons : certains progrès dont nous bénéficions, qui sont tellement rentrés dans nos habitudes que nous n’y prêtons même plus attention. Prenez l’aviation par exemple, quand je vois un avion dans le ciel, sa traînée blanche et silencieuse me survoler ; je ne peux m’empêcher de penser que certains auraient été prêts à tuer pour voir cela, il n’y a ne serait-ce qu’un petit siècle en arrière. Et pourtant aujourd’hui nous ne le remarquons même plus.
D’un point de vue économique que sociologique, et bien sûr environnementale, nous vivons dans une époque de bouleversement rapide des sociétés, certains diront plus rapides que l’humanité n’ait jamais connu. Si bien qu’il est parfois difficile de se projeter dans l’avenir. De s’imaginer le futur. Martin Amis, écrivain anglais de la seconde moitié du XXe siècle, disait des enfants de l’âge du nucléaire qu’ils furent affaiblis dans leur capacité d’aimer, aimer dans un monde qui peut exploser d’une seconde à l’autre, aimer des êtres chers qui pourraient finir dans le sang et les flammes en un instant, sans perspective assurée d’un quelconque futur. Que penser des enfants actuelles des dernières générations, qui portent sur leurs épaules la lourde responsabilité de sauver le monde de la plus grande bombe à retardement naturel qu’il n’ait jamais connu ? Peuvent-ils vraiment, eux aussi, oser avoir des visions d’un quelconque avenir ? Peuvent-ils sérieusement envisager un monde d’après ?
Voilà une question qui fut déjà posée par de nombreuses générations, les progrès porteurs d’espoirs et de terreurs ne cessant de fasciner l’esprit des savants les plus imaginatifs. Il y a peine plus de 100 ans de cela, en 1900, le Ladies’ Home Journal, magazine américain et féminin particulièrement populaire à l’époque, publie un article intitulé « Ce qui pourrait arriver dans les 100 prochaines années ». Il est rédigé par un certain John Elfreth Watkins Junior, fils d’un ingénieur des mines et des chemins de fer. À l’aube de l’avènement de l’électricité, du cinéma, de l’aviation ou du téléphone, il y publie à 26 ans ces prédictions de l’an 2001. Elles concernent l’ensemble de la société, et vous l’entendrez vous-même, la plupart d’entre elles vous sembleront familière de par leur justesse et leur réalisation aujourd’hui. D’autres au contraire, apparaîtrons comme ridiculement naïve au regard de notre situation.
Ces 28 prédictions au total, ont été ici réarrangées et choisies pour un meilleur confort d’écoute. Vous entendrez principalement celles axées sur le progrès des sciences et des technologies, ainsi que quelques-unes qui concernent plus la société dans son ensemble. Je vous laisse ainsi découvrir cette sélection des visions d’un jeune homme à l’aube du XXe siècle, sur le futur de notre espèce en l’an 2000. Traversant 100 ans de ce que nous considérons aujourd’hui majoritairement comme l’âge le plus révolutionnaire, pour le meilleur comme le pire, de l’humanité…
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